La maison de la Ferme-Columbia : un joyau

Érigée vers 1835, la maison de la Ferme-Columbia s’avère l’un de plus anciens bâtiments de la Ville de Gatineau. Il est le seul avec la Maison Charron (Maison des auteurs et des auteures de l’Outaouais) érigé à Hull qui date de la période de Philemon Wright, le fondateur du canton de Hull en 1800.

Peu de temps après la fusion du Grand Gatineau en 2002, la Société d’histoire de l’Outaouais a identifié la Maison de la Ferme-Columbia comme l’un des dix coups de cœur du patrimoine pour le secteur Hull. De plus, afin de bien démontrer l’importance de l’édifice historique et le préserver pour les générations à venir, la Ville de Gatineau a cité en 1988 la ferme Columbia comme monument historique. L’immeuble a aussi été ajouté en 2006 au Répertoire du patrimoine canadien.

Une ferme expérimentale

La ferme Columbia, l’une des plus importantes fermes agricoles du domaine de Wright, était  dirigée par le gendre de Philemon Wright, Thomas Brigham. Il était marié à Abigail Wright. En fait, on peut la considérer comme une ferme expérimentale où de nouvelles pratiques d’élevage et de culture étaient testées. Par surcroît, cette grande ferme agricole était, au cours de la première moitié du XIXe siècle, considérée comme l’une des plus prospères du Bas-Canada, une partie du Québec d’aujourd’hui.

Une riche valeur patrimoniale

La maison de la Ferme-Columbia s’avère un bel édifice en pierre de taille de plan rectangulaire avec un toit à deux versants droits décoré d’un pignon en façade. La maison tient aussi sa valeur à ses nombreux attributs patrimoniaux. En réalité, elle constitue un très bon exemple de la forme la plus évoluée du style géorgien, également appelé classicisme anglais, introduit à l’époque au Bas-Canada sous l’influence du Haut-Canada (Ontario) et des États-Unis.

L’immeuble  témoigne de ce style architectural notamment par sa porte centrale, surmontée d’une imposte en éventail, ainsi que ses grandes fenêtres à battants et à 24 petits carreaux. Précisons qu’à l’origine, la façade se trouvait du côté sud et non sur le boulevard Saint-Joseph comme aujourd’hui. De sa hauteur, la propriété bourgeoise dominait la ferme Columbia. Par ailleurs, la maison familiale était autrefois plus éloignée du boulevard Saint-Joseph, l’une des plus anciennes rues de la ville, qui a été élargie avec le temps.

Enfin,  l’élévation d’un étage et demi, les deux grande cheminées en brique, les éléments décoratifs, particulièrement les chaînes d’angle, et l’utilisation de la riche pierre de taille pour le revêtement extérieur constituent d’autres exemples qui contribuent à enjoliver l’immeuble. Il est maintenant situé entre deux centres commerciaux, les Galeries de Hull et la Place Fleur-de-Lys.

Une nouvelle vocation

Après avoir été longtemps une résidence familiale, la maison a accueilli tour à tour un restaurant de prestige, une institution financière, une firme informatique, un salon de coiffure. Elle sera bientôt intégrée à une tour de condominiums de vingt étages érigée sur le terrain arrière et baptisée Le Columbia, un rappel au nom historique du lieu.

Un bâtiment à préserver pour l’avenir

Heureusement, l’aspect extérieur du bâtiment ancestral âgé de plus de 175 ans ne peut pas être modifié en raison de la citation de monument historique en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec. En effet, l’apparence actuelle de la maison doit être préservée pour les générations à venir afin de témoigner du patrimoine bâti de la période du fondateur Philemon Wright et des premières décennies de Hull au début du XIXe siècle.

Voir le Répertoire du patrimoine culturel du Québec