La rivière des Outaouais, près de 10 000 ans d’histoire

Au fil des siècles, la rivière des Outaouais joue un rôle crucial pour notre histoire. En effet, pendant près de 10 000 ans, les Amérindiens utilisent la rivière Kitchisippi (la Grande Rivière) comme l’une des plus importantes voies de communication de l’Amérique du Nord.

La rivière des Outaouais est aujourd’hui, avec ses 1 271 km, la plus longue rivière du Québec et le principal affluent du fleuve Saint-Laurent.

Une longue histoire

Une voie de communication de 1271 km (Photo : Yves Lusignan)

Au XVIIe et au XVIIIe siècle, les explorateurs, les missionnaires, les coureurs des bois et les voyageurs français empruntent la rivière des Outaouais pour se rendre dans les Pays d’en Haut (Ontario) et par la suite partout en Amérique du Nord. Ce cours d’eau devient la voie royale pour les explorations et le commerce des fourrures avec les Autochtones.

Au XIXe siècle, ce sont les draveurs et les cajeux qui prennent la relève puisque l’industrie forestière devient l’Éden de la vallée de l’Outaouais. La rivière des Outaouais sera une véritable autoroute du bois flottant avec des milliers de cages, de billots et de madriers en route vers le port de Québec où vers les scieries sur les berges de la rivière.

Une voie navigable

Une voie de colonisation (Photo : Yves Lusignan)

Au début du XIXe siècle, le seul moyen de communication et de transport disponible dans la région est la grande rivière et ses affluents. C’est vraiment la rivière des Outaouais qui permet la colonisation ainsi que les premiers développements économiques avec l’explosion de l’industrie forestière.

Dans les premières décennies du XIXe siècle, la navigation s’organise afin de relier la région à Wrightown (Gatineau) et à Bytown (Ottawa). Ainsi, le premier bateau à vapeur naviguant sur la rivière entre Wrightown et Hawkesbury, le Union, est construit en 1819 pour le compte de Philemon Wright, le fondateur du canton de Hull en 1800.

 Plusieurs compagnies de navigation exploitent des navires de marchandises et de passagers sur la rivière tout au long du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Presque chaque village possède son quai qui disparaît avec la construction du canal de Carillon au début des années 1960.

Une frontière

Une frontière naturelle entre le Québec et l’Ontario (Photo : Yves Lusignan)

Bien que la rivière des Outaouais constitue depuis 1791 une frontière entre le Bas-Canada et le Haut-Canada, puis entre le Canada-Est et le Canada-Ouest après 1841, et le Québec et l’Ontario depuis la Confédération de 1867, il ne faut pas croire que les populations des deux rives vivent sans contact. Bien au contraire, de nombreux traversiers et des ponts de glace permettent de relier les deux rives. Depuis, de nombreux ponts permettent de traverser, pas toujours rapidement, entre Gatineau et Ottawa.

Sports et loisirs

Depuis plus de deux siècles, la rivière des Outaouais est utilisée comme lieu pour les sports et les loisirs. On pense au canot, à la pêche traditionnelle et à la pêche sous la glace. Au fil du temps, on se sert aussi de la rivière pour des courses de chevaux sur glace, remplacées par les courses de motoneiges, et plus récemment de Poker run. Aujourd’hui, de nombreux plaisanciers profitent de la beauté de la rivière patrimoniale.

Bref, la rivière des Outaouais a joué un rôle capital pour l’histoire, le peuplement et le développement des deux rives. En fait, sans cette grande rivière, notre région se serait développée d’une façon bien différente et la croissance démographique et économique n’aurait pas été la même. Voilà pourquoi le ministère de la Culture et des Communications désigne en 2017 la rivière des Outaouais comme lieu historique et l’inscrit au Répertoire du patrimoine culturel du Québec.

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