Ponts couverts: retour vers le passé

Le pont couvert de Wakefield a été reconstruit par des bénévoles, après avoir été la proie des flammes.
Le pont couvert de Wakefield a été reconstruit par des bénévoles, après avoir été la proie des flammes. Photo: Yves Lusignan

Que vous soyez photographe, amoureux de beaux paysages, amateurs de promenade du dimanche ou un grand romantique, les ponts couverts ont un je ne sais quoi qui fascine.

Est-ce l’effet du film Sur la route de Madison mettant en vedette Clint Eastwood et Meryl Streep ou bien l’effet carte postale. Est-ce tout simplement parce que le temps semble suspendu à l’approche de ces structures de bois de couleur rouge qui se détachent du paysage. Pourquoi nous attirent-ils comme des aimants?

Les anglophones qualifiaient ces ponts de kissing bridges, ce qui devrait suffire à expliquer le romantisme qui s’y rattache.

Ponts couverts romantiques

On approche pour la première fois ces machines à remonter le temps avec délicatesse. Après tout, ils sont souvent bien seuls ces ponts. Pas question de les surprendre en plein sommeil. Il y a bien des badauds qui l’empruntent à l’occasion et des véhicules qui roulent lentement sur son tablier, mais c’est comme si leur âge vénérable nous faisait oublier leur résistance malgré les saisons qui passent.

Le pont situé dans la vallée du ruisseau Meech, par exemple, semble avoir été posé sur la toile d’un peintre pour ajouter un élément visuel significatif à un paysage bucolique. On s’imagine sans peine les fermiers d’autrefois le traversant en charette. C’est l’un des plus court au Québec car il fait à peine 20 mètres de long. L’hiver, il se détache de la blancheur immaculée. Stoïque sous la froidure, il attend sans trop y croire qu’un visiteur daigne le traverser.

Wakefield

Le pont de Wakefield, situé dans la ville du même nom, enjambe la rivière Gatineau. Celui-là fait 288 pieds et il a l’air tout neuf. Il y a de quoi car il a été reconstruit par des bénévoles et inauguré en 1998. C’est que le pont qui s’appelait Gendron et qui avait été construit en 1915, avait été complètement détruit par un incendie criminel en juillet 1984.  Ce n’est pas tout le monde qui aiment les ponts couverts. Il trône aujourd’hui fièrement sur son emplacement d’origine. Il est toutefois réservé aux piétons et aux cyclistes.

Mansfield-et-Pontrefact

Le pont Félix-Gabriel-Marchand est situé dans la municipalité de Mansfield-et-Pontefract, dans le Pontiac, Il date de 1898 et il traverse la rivière Coulonge. Il est rien de moins que le plus long pont couvert en fonction au Québec.  Menacé de démolition en 1963, il doit sa réparation et sa résurrection à une démarche citoyenne pour le préserver. En 1979, une embâcle poussera une partie de sa structure en bas de ses piliers mais des mesures d’urgence permettront d’éviter le pire. Depuis 2001, le pont honore le premier ministre du Québec qui était en fonction au moment de sa construction. Il est cependant fermé depuis 2014, en attente d’importants travaux.